Le cinquantenaire de l’AJEF
La passion et la raison
Edito de Françoise Crouïgneau, présidente de l'AjefLe phénomène internet nous le fait souvent oublier. En 50 ans, la presse a connu plus d’une révolution. Révolution technologique bien sûr, marquée par le passage du plomb à l’informatique et à l’envol des nouveaux supports d’information, ordinateurs, vidéos, mobiles et “baladeurs” de toute sorte. Révolution sur le fond également.
C’est particulièrement vrai de l’information économique et financière. Quelques habitués de la “rue de Rivoli”, où régnait le ministère de l’Economie et des Finances, ont décidé au printemps 1956, de créer l’Association des Journalistes Economiques et Financiers, l’Ajef.
Ils comptaient peu de spécialistes de la chose économique et encore moins financière. Depuis lors, l’abandon du système international de parités fixes, la levée du contrôle des prix et des changes en France et la montée de la globalisation de l’économie, sur fond d’influence grandissante de la sphère financière, ont bouleversé la donne.
L’économie a fait une percée dans tous les supports d’information. De nouveaux rapports de force ont émergé entre les politiques, le monde des affaires, les médias, les citoyens. Nul ne peut s’y tromper : c’est l’évolution de la démocratie qui est en jeu.
Trier, vérifier, hiérarchiser, cette trilogie implacable pour tout journaliste soucieux d’effectuer son travail de la façon la plus impartiale possible est plus que jamais indispensable: l’information déversée en temps réel et venue de toute part tue, parfois, l’information.
Autant dire qu’en ce Cinquantenaire, l’Ajef entend plus que jamais s’imposer un double objectif : participer à un effort de pédagogie pour apporter aux journalistes une meilleure compréhension de dossiers de plus en plus complexes ; les aider à éviter les dérives déontologiques, en dépit des pressions multiples dont ils sont l’objet.
Un mélange de passion dans la quête des faits et de raison dans leur présentation et leur décryptage qui reste le seul garant de qualité, de crédibilité. Et de survie pour toute une profession.