Paul Fabra, qui est décédé à Paris le 4 décembre, à l’âge de 97 ans, avait acquis notoriété et respect, auprès de ses pairs comme du milieu économique et politique, durant le demi siècle qu’il a consacré au journalisme économique. Licencié en droit, diplômé de Sciences Po, éditorialiste au « Monde » de 1961 à 1993, passé ensuite aux Echos où il a exercé les mêmes fonctions pendant les 19 ans qui ont suivi, collaborateur au Wall Street Journal, il se disait inspiré par les économistes David Ricardo et Jacques Rueff mais aussi, plus tardivement, par le philosophe Baruch Spinoza.

Considéré comme un économiste classique mais parfois soucieux de transgresser les idées reçues, il avait publié en 1974 « L’anticapitalisme » qui avait suscité une vive polémique chez ses collègues comme dans les milieux économiques et politiques. « Le Diable et le chômage », paru en 1988 puis « Le capitalisme sans capital », en 2010, avaient renforcé son image d’économiste orthodoxe mais « franc tireur » à ses heures qui lui convenait parfaitement.

D’origine catalane par ses parents, arrivés en France en 1913, Paul Fabra écrivait aussi régulièrement dans La Vanguardia le quotidien de Barcelone. Passionné par le Japon , il avait présidé de 2000 à 2016 l’Association de Presse France Japon (APFJ).

Chevalier de la Légion d’honneur, il avait reçu le Prix Jacques Rueff en 1979.

Serge Marti, président émérite de l’Ajef