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Sciences, technologie, économie numérique: comment la France peut-elle affronter les défis de demain et réaliser son potentiel ?

À l’heure de la rigueur budgétaire, la France se donne-t-elle les moyens d’affronter les défis de demain ? L’Europe peut-elle faire face à la puissance montante que représente l’Asie et d’autres pays émergents en matière d’innovation ? Comment tirer plus de bénéfices économiques de la révolution numérique ?

L’OCDE et l’Ajef vous convient à un décryptage en avant-première et sous embargo (jusqu’au mercredi 12 novembre) de deux rapports consacrés aux principales tendances concernant la science, la technologie et l’innovation, avec données et indicateurs les plus récents : Science, technologie et industrie : Perspectives de l’OCDE 2014 et Mesurer l’économie numérique : un nouveau regard. Cet atelier abordera notamment les performances de la France en matière de science et d’innovation, la R&D publique et privée, l’attractivité de la France auprès des investisseurs étrangers ainsi que l’impact des TIC sur la croissance et l’emploi.

Retrouvez tous les ateliers de l’OCDE ici.

Petit-déjeuner avec Nick Leeder, Jérôme Colin et Françoise Benhamou

Nick Leeder : directeur général de Google France

Jérôme Colin : principal chez Berger et coauteur du rapport « Du rattrapage à la transformation: l’aventure numérique, une chance pour la France »

Françoise Benhamou : économiste, professeur des universités et membre de l’Arcep, sur le thème « Le retard des entreprises françaises dans le numérique, un défi et une opportunité »

Dossier Finance et intelligence économique dans la revue internationale d’Intelligence économique

Il comporte quatre articles de fond :

– « Finance : une nouvelle voie pour l’intelligence économique » par Gregory F. Moscato, professeur de finance et directeur du MS Finance de l’International University of Monaco

– « Le Procureur financier, architecte de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière » par Myriam Quéméner, avocat général à la Cour d’appel de Versailles

– « La gouvernance bancaire dans la lutte contre le blanchiment de capitaux » par Philippe Tauzin, Président du centre de recherche et d’étude des assurances et financements internationaux (Creafi)

– « Les difficultés de l’appréhension des signaux faibles dans le domaine de la finance : le cas des ADR non parrainés », par Pascal Junghans.

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Salaires stagnants des classes moyennes, creusement des inégalités, autant de freins à la reprise dans les pays avancés. Quelles politiques pour répondre à ce défi ?

Les classes moyennes des économies avancées vivent à l’ère du salaire stagnant. Si les salaires des travailleurs en Europe, aux États-Unis ou encore au Japon, ont à peine augmenté plus vite que les prix durant la décennie qui a précédé la crise, ils ont diminué dans de nombreux pays depuis 2008 quand, dans le même temps, les revenus du patrimoine ont nettement crû. Ce phénomène risque de freiner durablement la reprise économique mondiale et creuse d’ores et déjà les inégalités. Les experts de l’OCDE reviendront sur les effets néfastes de la crise et de l’austérité, et porteront une attention particulière aux prix à la consommation et au pouvoir d’achat.

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Petit-déjeuner avec Alexandre de Juniac, président directeur général d’Air France-KLM

« Transavia Europe est un magnifique projet industriel » « Nous voulons acheter 22 avions et créer 1 000 emplois »

Avant le conflit, Air France s’approchait de l’équilibre financier

Engagé depuis une semaine dans un des plus durs conflits sociaux que la compagnie ait connus depuis 1998, cette fois avec les pilotes d’Air France qui refusent les conditions de vols et de salaires relatives à la future Transavia Europe, Alexandre de Juniac, PDG du groupe Air France/KLM, dit douter de « la réelle volonté de négocier » du syndicat majoritaire, le SNPL, lequel, selon lui, « rejette en bloc » toutes les propositions de la direction. Au fil des jours, la proportion de grévistes tourne autour de 60% des pilotes, quelque 40% des vols étant assurés.
D’ores et déjà, le SNPL a déposé un nouveau préavis de grève jusqu’au 26 septembre ; une radicalisation qui, selon le PDG, pourrait avoir quelques liens avec des élections syndicales prévues dans quelques mois. (Le SNPL a perdu son siège au conseil d’administration lors des précédentes élections au profit de son concurrent le SPAF.)

La création de Transavia Europe qui ne devrait pas empiéter sur Transavia France, compagnie déjà existante, « est un magnifique projet industriel » qui devrait permettre la création de 1000 emplois et l’achat de 22 avions. Le marché du low cost « est en forte croissance et rentable depuis une quinzaine d’années. Sa part par rapport à l’ensemble du marché est passée de 40% à 45% en trois ans. Air France, comme ses grands concurrents européens, a raté ce marché et il n’est pas question d’y renoncer », a affirmé le PDG du numéro deux du transport aérien européen (derrière Lufthansa), aux commandes du groupe franco-néerlandais depuis juillet 2013.

M. de Juniac évalue à 10 voire 15 millions d’euros chaque jour de grève. « Mais, accorde-t-il, il faut se donner le temps d’une bonne négociation. Ce qui se joue, c’est l’avenir d’Air France. Après avoir fait un plan de restructuration très dur, cette grève compromet les fruits de notre redressement », assure-t-il cependant. Au titre du premier semestre, la perte nette a été ramenée à 600 millions d’euros contre 800 millions un an plus tôt et le PDG d’Air France/KLM ambitionne toujours de ramener à 4,5 milliards d’euros en 2015 l’endettement net qui était encore de 5,4 milliards fin juin. En attendant, M. de Juniac a proposé aux pilotes, le 22 septembre, de geler le projet Transavia Europe jusqu’en décembre, offre conditionnée au développement de Transavia France via l’augmentation de 14 à 37 du nombre d’avions. La saison des low cost démarre le 1er avril.

Quelles politiques pour éviter l’accumulation des tensions économiques dans un monde en mutation?

Au-delà de la crise, le diagnostic du rapport de l’OCDE « Les défis politiques pour les cinquante années à venir » est sans appel : sur le long terme, la croissance va ralentir et les inégalités vont se creuser au sein des pays. Pour contrer ces risques, les gouvernements sont incités à se concentrer sur l’éducation et l’innovation, et à coopérer davantage dans la poursuite de politiques renforçant la croissance, la lutte contre l’inégalité des chances et des revenus. Sans oublier les défis environnementaux.

En savoir plus sur le rapport de l’OCDE « Policy challenges for the next 50 years »

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Les conférences de l’année 2013-14

9 Janvier 2014
«Trois priorités pour sauver l’Union Européenne».
Avec Jean-Louis Bourlanges (ancien député européen, éditorialiste et professeur à Sciences Po)
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6 mars 2014
«Drôle d’Europe, espace politique sans frontières».
Avec Pascal Lamy (Président d’honneur de Notre Europe – Institut Jacques Delors, ancien directeur général de l’OMC)
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19 mars 2014
«Europe : le très difficile partage des compétences entre les Etats et l’Union».
Avec Sylvie Goulard (Eurodéputée, groupe ADLE) et Mario Monti (Sénateur, ancien Président du Conseil italien, président de l’Université Bocconi de Milan)
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9 avril 2014
«L’Allemagne et la France, irascibles parents de l’Euro».
Avec Michel Aglietta (économiste, conseiller au Cepii), Guillaume Duval (rédacteur en chef d’Alternatives Economiques), Jean-Michel Naulot (ancien banquier, membre de l’AMF)
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Prix de l’Initiative européenne

Le Prix de l’Initiative européenne organisé par la Maison de l’Europe de Paris, le Club de la Presse Européenne (CPE) et le Bureau d’information pour la France du Parlement européen a été décerné ce jeudi 26 juin 2014 à partir de 18h00 aux lauréats suivants :

– EUROPAVOX
– PUBLIC SENAT
– Yves BERTONCINI, Notre Europe – Institut Jacques Delors
– Thierry CHOPIN, Fondation Robert Schuman

Le Prix a été remis, lors d’une réception à la Maison de l’Europe de Paris, par Mme Catherine Lalumière, M Alain Barrau et M. Alberto Toscano, respectivement présidente de la Maison de l’Europe de Paris, directeur du Bureau d’information pour la France du Parlement européen et président du Club de la Presse Européenne.

Près de 250 personnes, professionnels des médias, personnalités politiques, représentants de pays européens, membres et amis de la Maison de l’Europe de Paris ont assisté à la cérémonie.

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Petit-déjeuner avec Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la Concurrence

– En dix ans, la politique de concurrence a gagné en pragmatisme et les relations entre Paris et Bruxelles ont changé
– La mise en place d’un Réseau Européen de la concurrence permet de partager des informations cryptées à 28 et de construire un droit européen.
– La position de Google sur le marché constitue « un risque très important » en matière de concurrence.

La mission de l’Autorité française, institution indépendante, que préside depuis dix ans Bruno Lasserre est triple : appliquer des sanctions dissuasives à l’égard des entreprises ayant recours à des pratiques anticoncurrentielles ; émettre des recommandations publiques visant à améliorer le fonctionnement de certains marchés ; contrôler des opérations de concentrations en mettant «en balance la réduction de la concurrence, risquant d’augmenter les prix et d’affaiblir le pouvoir de marché, avec les gains d’efficacité que peut engendrer une consolidation ». Si la recherche d’une taille critique s’accompagne d’une restitution des gains d’efficacité aux consommateurs, l’Autorité ne s’y oppose pas. Depuis mars 2009, l’institution a ainsi examiné 880 offres d’achats, mais n’est intervenue que dans 4 % des cas.

Bruno Lasserre souligne qu’en dix ans la politique de concurrence a gagné en pragmatisme et que les relations entre Paris et la Commission européenne ont évolué sous l’influence de deux réformes.
A Bruxelles : A l’instigation du Commissaire européen de l’époque, Mario Monti, la modernisation du droit à la concurrence du 1er mai 2004, permet aux entreprises de ne plus avoir à notifier ex-ante à la Commission des accords avec des concurrents ou des fournisseurs. Ce mécanisme était jugée inefficace, les entreprises ne portant évidemment pas à la connaissance de Bruxelles les affaires de cartels secrets ou d’accords douteux. Mais elles restent soumises au risque d’une sanction ex-post dans le cas où l’opération serait non conforme au droit à la concurrence.
La création d’un Réseau européen de la Concurrence (REC), la même année, est peu connue. Pourtant, elle implique un partage d’informations cryptées entre les 28 Etats membres et la Commission qui permet de « reconstituer le puzzle » et de déjouer des cartels par exemple. La mise en place de ce réseau a ouvert la voie à une décentralisation de la création du droit européen et a stimulé l’action des capitales nationales. Sur ce terrain, Bruno Lasserre se félicite que l’Autorité qu’il préside fasse « quasiment jeu égal avec Bruxelles » : 233 cas ont été portés à la connaissance du REC par la Commission Européenne depuis 2004 et… 228 par l’Autorité de la concurrence française. Reste que le réseau ne touche pas aux fusions-acquisitions, regrette le président et que l’Union se fonde, en ce domaine, sur une définition de seuils et non sur des règles de fond.

En France : la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) d’août 2008, prolongée par une ordonnance en novembre, a considérablement étendu les compétences du Conseil de la Concurrence, devenu à cette occasion Autorité de la Concurrence. L’institution gère désormais toute la chaîne de traitements des pratiques anticoncurrentielles : détection, instruction et décision. Elle peut ainsi faire ses propres enquêtes sectorielles, émettre des avis de sa propre initiative et construire son agenda comme un véritable régulateur.

De façon plus large, Bruno Lasserre indique que la perception de la notion de concurrence a évolué. Elle est désormais jugée positive par 82 % des Français. Cependant, plusieurs facteurs perturbent cette vision. Si « le consommateur applaudi les prix bas assurés par la concurrence, les salariés s’inquiètent de bas salaires et les citoyens s’interrogent ». Autre difficulté, la France place l’égalité au premier rang de ses valeurs. Or, à court terme, la concurrence fait des gagnants et des perdants, ce que n’apprécient guère les citoyens. Et le fait que les « perdants » soient très audibles et influents aux niveaux médiatique et politique est difficile à gérer. A l’Autorité d’aider les politiques, plus soucieux de court terme, de « gérer le temps long » de la concurrence.

Interrogé sur l’effet d’internet et du numérique, Bruno Lasserre en souligne les promesses et les risques. Côté gains, ces technologies offrent aux consommateurs une immense inter-connectivité, un marché sans limite et des opportunités pour des petites entreprises innovantes. Néanmoins, le bon fonctionnement de la concurrence doit laisser la possibilité à de nouveaux concurrents de « surfer sur les prochaines vagues d’innovations » et ne doit pas se limiter à Google, Amazone, Facebook ou Apple.
À cet égard, la position de Google constitue « un risque très important ». Non seulement le consommateur croit en sa gratuité car il n’en voit pas le prix, mais le géant du web est capable d’anticiper, voire de verrouiller l’accès aux prochaines vagues d’innovation. Il faut faire en sorte que l’intégration verticale à laquelle se livre Google avec ses propres services permette à d’autres acteurs de créer et d’offrir des services à ses adhérents. Dans le dossier AdWords, la régie publicitaire en ligne de Google, suivie par l’Autorité de la Concurrence, s’est engagée à faire apparaître trois autres services concurrents sur son moteur de recherche. Reste à savoir comment ces concurrents seront choisis et présentés, sans que ce ne soit au bénéfice du leader. Une sélection par monétisation, notamment, serait problématique puisque créatrice d’une rente pour Google.

A propos du secteur des télécoms, et de la consolidation du marché qui se profile, Bruno Lasserre rappelle la nécessité de faire en sorte que « le passage à trois opérateurs » ne résulte pas d’une éviction. Selon lui, l’entrée de Free sur le marché ne constitue pas un problème. Le dynamisme concurrentiel permet au consommateur de rester « gagnant ». Et la concurrence « n’est pas une question de nombre mais de qualité ». Elle est souvent encouragée par la présence d’un « maverick », un acteur préférant « l’innovation à la rente ». Enfin, refusant de s’exprimer à ce stade des négociations sur les meilleures options de consolidation, Bruno Lasserre indique s’être prononcé, de façon personnelle, contre un rapprochement entre Free et SFR, qui préfigurerait, selon lui, un passage à deux opérateurs par l’éviction de Bouygues Telecom, incapable de « résister ».

Michel Sapin

Petit-déjeuner avec Michel Sapin, Ministre des Finances et des Comptes publics

– Le pacte de responsabilité et de solidarité est une nécessité dont l’ancien ministre du Travail se sent « porteur ».
– Le système financier doit répondre aux besoins de l’économie réelle et implique, notamment, la mise en œuvre de la taxe sur les transactions financières.
– L’union bancaire européenne permettra de lutter contre la « mauvaise finance » et l’instabilité financière.
– Sanctions contre BNP Paribas : payer pour le passé est légitime, payer pour le futur ne le serait pas

Quelques jours avant sa présentation en conseil des ministres, le Ministre des Finances et des Comptes publics souligne les principales mesures du projet de loi de finance rectificative (PLFR). Le pacte de responsabilité et de solidarité, projet phare du gouvernement, dont Michel Sapin « se sent porteur » en tant qu’ancien Ministre du Travail, y figurera en bonne place ainsi que dans le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (PLFRSS) présenté le 18 juin, afin de rendre ses dispositions – réduction des cotisations sociales pour les entreprises et allègement d’impôt pour les ménages les plus modestes- applicables dès cette année..

Et le ministre de dénoncer dans les déclarations du Medef, qui avait menacé de quitter le pacte, début juin, « des petits jeux contraires à l’intérêt général ». Il rappelle que les baisses des prélèvements sur les entreprises atteindront plus de 40 milliards d’euros d’ici à 2017, « ce qui n’est pas rien ». L’exonération de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), quant à elle, concernera deux tiers des entreprises et représentera 2,5 milliards d’euros. Les réductions de cotisations sociales, annoncées pour les salaires de fonctionnaires proches du Smic, seront inclues dans cette somme.

Quant au « geste fiscal » en faveur des foyers les plus modestes, effectif dès septembre prochain, il devrait empêcher 600 000 ménages d’être imposables et permettre à 1,2 millions de ne plus l’être. Malgré le gel des prestations sociales annoncé pour 2015, dont l’impact sera limité par la faiblesse de l’inflation, Michel Sapin rappelle que les « discussions restent ouvertes » en ce qui concerne les indemnités d’accident du travail et d’invalidité. Les « petites retraites » du régime général inférieures à 1200 euros par mois ne seront pas concernées. Enfin, le Ministre indique que l’exonération de la taxe d’habitation devrait faire l’objet d’un amendement.

Michel Sapin rappelle, par ailleurs, la nécessité de stabiliser puis de réduire le niveau de la dette. C’est dans ce but que le Conseil Stratégique de la dépense publique a « réaffirmé » le plan d’économies de 50 milliards d’euros sur les 3 années à venir : 11 milliards d’euros seront économisés sur les dépenses des collectivités locales, 21 milliards viendront de la protection sociale et 18 milliards de l’Etat dont les dépenses publiques baisseront en valeur absolue en 2015 par rapport à 2014. En d’autres termes l’Etat seul, contrairement aux collectivités et à la protection, sociale, assurera une valeur d’ajustement. Selon le ministre, c’est ce qui différencie une politique d’austérité, qui risque de ralentir l’activité, d’une politique de « sérieux budgétaire ». Il rappelle en outre qu’aucune nouvelle hausse d’impôts ne pèsera sur le pouvoir d’achat des ménages. Et confirme que 40 % de l’effort budgétaire sera mené en 2015.

En utilisant à l’avenir comme principal levier une réduction des dépenses publiques, sur lesquelles le gouvernement a le plus de contrôle, -4 milliards d’euros sera intégrée au PLFR 2014, dont 1,6 milliards d’euros d’annulation de crédits d’Etat- le Ministre se montre confiant sur la réalisation de ses objectifs. Contrairement à ce qui s’est passé 2013, avec des recettes inférieures aux attentes et une croissance limitée à 0,3 % contre les 0,8 % prévu. Pour, Michel Sapin les prévisions du gouvernement, une croissance de 1% pour 2014, considérée comme trop optimiste par certains, est en outre maintenue.

Interrogé sur les économies attendues grâce à la modification de la carte des régions, Michel Sapin répond qu’il n’y aura pas d’effets immédiats. En revanche, la suppression de la clause générale des compétences conduira à des économies de fait : en supprimant le droit de certaines collectivités à faire des dépenses, elle empêchera les gaspillages induits par le « millefeuille administratif ». La question du bloc communal et intercommunal qui représente « le gros des dépenses » sera aussi primordiale. L’objectif d’économies réalisées grâce à la réforme territoriale pour 2015-2017 sera de 11 milliards d’euros, soit 4 % des dépenses des collectivités territoriales.

Sur le système financier, le Ministre rappelle la nécessité de mener à bien sa « restructuration » pour qu’il contribue au financement de la transition énergétique et aux besoins de l’activité économique. Cela implique une mise en valeur de la « bonne finance ». La taxe sur les transactions financières, « en bonne voie », devrait concourir à la lutte contre « les transactions qui n’apportent rien à l’économie réelle » et constituent un des éléments de déstabilisation du système financier. Le gouvernement français « redira sa détermination » à ce sujet et la nécessité d’une mise en place à l’échelle européenne.
Au lendemain du scrutin européen, Michel Sapin rappelle l’importance de la nomination du président de la Commission pour les orientations économiques et monétaires de l’Union et sur le rôle essentiel de l’’Eurogroupe, notamment sur l’union bancaire qui constitue, pour le ministre, un des moyens de lutte contre la « mauvaise finance »

Enfin, sur les menaces de sanctions financières qui pèsent sur la BNP Paribas, le Ministre souligne l’impératif d’indépendance de la justice américaine dans ce dossier. Mais si la banque a certainement commis « des actes répréhensibles du point de vue de la justice américaine » il souhaite que les sanctions soient établies « dans un cadre équitable ». « Payer pour le passé est légitime, mais payer pour le futur ne le serait pas », conclut-il.