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« Quelles priorités économiques et financières pour l’après-Obama ? » Les réponses de J. Smallhoover, président des Democrats Abroad France, et J. Gillespie, président des Republicans Overseas France, mercredi 23 mars

  • Les Démocrates veulent s’attaquer aux inégalités et à la fraude fiscale
  • Les Républicains prônent la simplification de l’édifice économique

Alors que se poursuivent les élections – très disputées – des primaires des partis Démocrate et Républicain destinées à désigner le candidat de chaque parti aux conventions de l’été, en vue de la présidentielle de novembre, les représentants en France des deux formations politiques sont venus exposer les priorités économiques et financières de chaque camp.

Pour Joseph Smallhoover, représentant des Démocrates en France, il existe un point commun sur le plan économique et social entre Hillary Clinton et Bernie Sanders, à savoir la nécessité d’aider la classe moyenne américaine à retrouver un pouvoir d’achat qu’elle a perdu petit à petit. D’où la promesse d’un salaire minimum à 12 dollars de l’heure pour Clinton et à 15 dollars, pour Sanders. Tous deux préconisent des baisses d’impôts pour les classes moyennes et un relèvement des barèmes pour les plus riches, Sanders étant plus offensif sur ce point, de même que sur les hauts salaires alors que Hillary Clinton apparaît plus en retrait, tout en promettant des nouvelles règles pour les plus-values boursières.

Tous deux veulent aussi limiter les dépenses liées à l’enseignement supérieur, qui peuvent atteindre 60 000 dollars par an pour les universités les plus prestigieuses, Bernie Sanders allant jusqu’à envisager la gratuité dans certains cas, ce qui lui a valu les suffrages d’une bonne partie de la jeunesse américaine, souligne Joseph Smallhoover. Ils se rejoignent également sur la volonté de régulariser les quelque 11 millions de sans-papiers présents dans le pays. Ils s’opposent en revanche sur le Partenariat Transatlantique sur le Commerce et l’Investissement. Hillary Clinton voudrait le voir aboutir alors que Bernie Sanders préconise de rompre les négociations des deux cotés de l’Atlantique, voire de remettre en question l’ALENA signé en 1994 avec le Mexique et le Canada.

Pour James Gillespie, président des Républicains en France, parler au nom du Grand Old Party est une tâche difficile compte tenu du nombre plus important de candidats à l’investiture et du rôle majeur que joue Donald Trump. De ce fait, explique-t-il, il ne faut pas espérer avoir un programme unifié du parti républicain avant le mois de juillet. Même si le businessman Donald Trump affiche des positions plus tranchées que ses concurrents dans bien des domaines, tous se rejoignent sur un socle commun fait de simplifications destinées à améliorer la situation de la classe moyenne américaine et d’un retour au principe de défense des intérêts des Etats-Unis sur la scène internationale, diplomatique et économique.

L’effort de simplification vaut dans tous les domaines susceptibles d’encourager le développement économique du pays, à commencer par la fiscalité. Certes, le candidat conservateur Ted Cruz prône une « flat tax », à savoir l’impôt unique. Mais le parti « ne cherche plus tant à réduire l’impôt » comme l’avait fait Ronald Reagan en 1970 que de simplifier un système devenu si complexe que « seuls les riches peuvent en profiter ». Au plan des traitées et des échanges internationaux, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a finalement été victime de son succès, estime James Gillespie qui a travaillé sur les négociations de Doha. Après avoir négocié sur les sujets « les plus simples » -une réduction des droits de douane- il a fallu aborder des thèmes plus compliqués et sujets à plus de polémiques comme des normes touchant à des problèmes de santé. Il reste, estime James Gillespie qu’une grande partie des Américains se sent frustrée. Pour ne pas avoir ressenti, notamment en terme d’emplois, les effets des accords de libre-échange, les Américains demandent à ce que certains aspects en soient revus, sans remettre en cause le principe de libre circulation des biens.

Un point de divergence profond entre les deux partis réside dans l’accord de Paris sur le climat, la COP 21, sur lequel les Démocrates continuent à défendre la position prise par le président Obama, à savoir un accord global sur les engagements pris, alors que les Républicains demeurent hostiles à nombre de ses conséquences, à commencer par le recours aux énergies renouvelables et aux subventions publiques qu’il implique.

Sur tous ces sujets, beaucoup dépendra des résultats de la Convention de l’été. Pour les Républicains notamment, qui, pour la première fois depuis 1976, pourraient ne pas permettre à Donald Trump, d’obtenir la majorité absolue de 56% des délégués exigée dès le premier tour. Dans ce cas de « convention négociée », les délégués deviennent libres de voter pour qui ils veulent, y compris pour un candidat n’ayant pas concouru lors des primaires. Beaucoup dépendra, surtout, du résultat de la présidentielle de novembre mais au moins autant de la coloration politique de la majorité issue des élections au Sénat et à la Chambre des représentants qui interviendront, pour partie, lors du même scrutin et également lors du « mid term » ou mi-mandat, après les deux premières années du futur ou de la future président(e).

S.M.

URGENT : En raison d’un problème d’agenda, l’ancienne conseillère économique de l’Elysée qui va rejoindre le groupe AXA comme chef économiste, Laurence Boone, est contrainte de reporter le petit-déjeuner débat prévu le vendredi 11 mars

Nous en sommes désolés, mais, en raison d’un problème d’agenda de dernière minute, l’ancienne conseillère économique et sherpa de l’Elysée qui va rejoindre le groupe AXA comme chef économiste, Laurence Boone, est contrainte de reporter le petit déjeuner débat prévu le vendredi 11 mars à 8h30 au Procope.

Bien sur, nous vous préviendrons dès que possible d’une nouvelle date.

Le bureau de l’Ajef

« Fiscalité, emploi, bien être : les défis de l’égalité hommes-femmes », avec Monika Queisser, chef de division des politiques sociales, et Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales, lundi 7 mars

A l’occasion de la Journée de la Femme 2016, l’atelier Ajef/OCDE était consacré aux derniers travaux de l’Organisation sur la parité. Les experts de l’OCDE ont décrypté, dans un premier temps, la façon dont les systèmes fiscaux affectent différemment les hommes et les femmes, et, dans un second temps, analysé les mesures -dont le congé parental- permettant d’améliorer l’emploi et les sources de revenus pour les femmes, de lutter contre le « plafond de verre » et de permettre aux hommes de trouver un meilleur équilibre personnel et professionnel.

Pour ceux qui ont assisté à l’atelier du 7 mars, comme pour ceux qui n’ont pas pu s’y rendre, les liens avec les dossiers joints peuvent être utiles :

Retrouvez tous les Ateliers de l’OCDE ici.

Décryptage du rapport Terrasse sur l’économie collaborative, par les spécialistes du cabinet d’avocats d’affaires Jeantet

Cette rencontre, réservée aux adhérents de l’Ajef, a permis de mieux comprendre les enjeux réglementaires, sociaux et fiscaux de l’économie collaborative, au regard des propositions contenues dans le rapport que le député Pascal Terrasse (Parti socialiste, Ardèche) a remis le 8 février au Premier ministre, Manuel Valls, à l’issue de la mission que celui-ci lui avait confiée en octobre 2015.

Le rapport a été décrypté par les spécialistes du cabinet d’avocats d’affaires Jeantet :

  • Philippe Portier (associé, membre du conseil de gérance)
  • Patrick Thiébart (associé, département Social)
  • Jean-Guillaume Follorou (associé, département Fiscal)
  • Frédéric Sardain (associé, département Numérique)

Retrouvez la synthèse de la conférence ici.

 

« Le choc des nouvelles technologies et de la robotisation : quels emplois seront créés demain et lesquels vont disparaître ? », mercredi 16 mars, à 20H00

Pour respecter les consignes de sécurité, une inscription préalable (amphis.ajef@gmail.com) est nécessaire. Une pièce d’identité pourra être demandée à l’entrée du lycée.

Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

Lycée Louis-le-Grand, 123 rue Saint-Jacques 75005 Paris

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Retrouvez tous les Amphis de l’Ajef ici.

Mouvements et nominations de janvier 2016

Amélie Herenstein a été nommée chef du bureau d’Islamabad (Pakistan) de l’AFP.

Anne-Cécile Juillet est désormais reporter au Télégramme.

Jules Darmanin est désormais social media éditeur au Figaro.

Sophie de Tarlé a été nommé rédactrice en chef du Figaro Etudiant. Elle remplace Aude Sérès, qui devient rédactrice en chef web du Figaro Economie.

Renouvellement du bureau de l’Association des journalistes de l’information sociale

Le bureau de l’Ajis est désormais composé de :

  • Présidente : Florence Mehrez, rédactrice en chef adjointe d’actuEL-RH
  • Vice-président : Guillaume Guichard, journaliste au Figaro
  • Secrétaire générale : Bénédicte Foucher, rédactrice en chef adjointe à l’AEF
  • Secrétaire générale adjointe : Fanny Roux, journaliste à Contexte
  • Trésorière : Marion Esquerré, journaliste pigiste
  • Trésorière adjointe : Sabine Izard, journaliste à Semaine Sociale Lamy

Le mandat du bureau est d’une année. Les activités de l’Ajis sont organisées par un comité directeur de 15 membres.

« Economie, l’expo jeu », du 6 février au 5 juin à Bordeaux

À découvrir :

  • un parcours d’exposition connecté et des visités guidées par un médiateur
  • trois ateliers : « Troc la monnaie » ;  » Raconte-moi l’économie » (atelier pour les classes élémentaires) ; et une nouvelle version du « Jeu de marché du mouton », sur tablettes tactiles
  • un cycle de six conférences-débats sur des sujets au cœur de l’actualité économique : croissance, euro, politique monétaire, climat, etc.
  • un « Festival de l’économie », du 5 au 7 février, avec conférences, spectacles et animations

Cette exposition de la Cité des sciences et de l’industrie, co-produite par la Banque de France, est présentée à Cap Sciences, centre de culture scientifique, technique et industrielle à Bordeaux (quai de Bacalan).

Plus d’informations ici.

 

Les voeux du président de l’Ajef, Serge Marti, au ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron

Bonjour à tous,

Merci de participer à cette cérémonie des vœux à la presse, organisée sous l’égide de monsieur Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique.

Bonjour monsieur le Ministre,

Merci de me permettre, au nom de l’Association des Journalistes Economiques et Financiers, l’Ajef, et comme le veut la coutume depuis de nombreuses années, de dire quelques mots à l’attention de mes consœurs et confrères, que je remercie pour leur présence, mais aussi à vous, monsieur le ministre, ainsi qu’à vos proches collaborateurs et à tous les personnels de Bercy.

Lorsque nous nous sommes retrouvés ici même, en janvier 2015, c’était au lendemain ou presque de la tragédie de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.

Qui aurait pu penser qu’un an plus tard, il nous faudrait évoquer une épouvantable réplique, celle des attentats du 13 novembre au Bataclan et aux terrasses de cafés qui ont, une nouvelle fois, plongé la France dans la sidération.

Dans ses vœux à la Nation, le président de la République a appelé à la résistance, sans concessions, à l’union du peuple français.

Décrétant l’état d’urgence, lequel devrait d’ailleurs être prolongé fin février, le chef de l’Etat a aussi appelé à un autre état d’urgence, économique cette fois, avec le lancement de plusieurs chantiers ambitieux. Tant il est vrai que ces dramatiques évènements sont survenus au moment où le pays s’inscrit encore dans un contexte de croissance interne trop faible et une courbe du chômage qui ne s’inverse toujours pas, en juger par les chiffres du mois de décembre.

Cet appel, vous est directement adressé, monsieur le ministre et nous allons écouter avec attention les réponses et mesures que vous voulez mettre en œuvre pour y répondre. Vous étiez à Davos avant de vous rendre en Russie. Vous avez noté la sombre prédiction d’une croissance mondiale « décevante et inégale » si l’on en croit la directrice générale du FMI, sur fond de pays émergents, désormais immergés, et d’un pétrole dont on se demande s’il ne va pas devenir bientôt gratuit !

Dans cet environnement préoccupant, qu’en est-il pour la France ? En début de semaine, à l’occasion des traditionnels petit-déjeuners de l’Ajef, nous avons reçu Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques. Tout en estimant que le pays « va dans la bonne direction », ce sont ses termes, il a regretté que ses efforts structurels ne soient pas assez soutenus. Il a aussi indiqué qu’il n’y aurait pas de délai supplémentaire au regard des engagements de la France en matière de déficit public.

Vous vous êtes déjà exprimé sur ces sujets ou tout au moins sur certains de leurs aspects économiques mais aussi sociaux – les suites possibles de la « loi dite Macron », la question des 35 heures et du code du travail, le rôle dévolu aux entrepreneurs, j’ajouterais, pour rester dans l’actualité, le monopole de certaines professions, à savoir celle des taxis – avec, à chaque fois, il faut bien le reconnaître, des réactions plus ou moins vives.

C’est donc un effort permanent d’explication qui vous est demandé, pour se détacher des petites phrases, toujours trop courtes, parfois trop binaires, avec le risque d’être mal interprétées. Ce travail de pédagogie avec un peu plus de place laissé au temps long, c’est celui que nous vous avons offert l’année dernière, à la même époque, en vous invitant à intervenir devant les journalistes de l’Ajef. Pour des raisons liées à une activité parlementaire chronophage et à d’autres obligations bien compréhensibles au regard des nombreux dossiers dont vous avez la charge, vous n’avez pas pu y répondre jusqu’à présent.

Vous me permettrez de vous dire que ce qui était hier un vœu de début d’année laisse la place aujourd’hui à une demande plus ferme que nous vous adressons en renouvelant notre invitation à venir vous exprimer, le temps qu’il faudra, devant les journalistes économiques et financiers .

Profitant de l’occasion, nous vous donnons également rendez-vous, dès à présent, pour le 60ème anniversaire de l’Ajef, que nous allons célébrer à l’automne prochain et auquel nous souhaitons bien sûr votre présence.

Durant toutes ces longues années d’existence de cette association qui regroupe à présent une bonne centaine de journalistes spécialisés, tous médias confondus, nous n’avons pas dévié de notre mission : aider nos adhérents à fournir à leurs publics, la meilleure information possible, pluraliste, indépendante et de qualité.

D’où les ateliers que nous avons mis en place ici même, à Bercy et à l’OCDE, à destination des journalistes. Le dernier « atelier de Bercy » s’est tenu le 19 janvier autour de Bruno Dalles, le directeur de TRACFIN sur la criminalité financière et le financement du terrorisme, sujet hautement d’actualité.

D’où également des activités dédiées, cette fois, au grand public, gratuites et ouvertes à tous, à savoir les Amphis de l’Ajef qui ont lieu, chaque mois, en soirée, au Lycée Louis le Grand et dont le cycle 2015-2016 se déroule autour d’un thème qui intéresse tous les Français : « le temps de travail et les nouveaux modes de son organisation ».

Des informations que vous retrouverez sur notre site internet Ajef.net que nous avons récemment modernisé.

Enfin, à propos d’information de qualité, pluraliste et indépendante, des notions qui vont de pair, je voudrais souligner l’attention que nous accordons aux bonnes pratiques journalistiques mais aussi à celles qui seraient susceptibles de sérieusement les entraver.

C’est là le sens de l’action énergique que nous avons déployée pendant plusieurs mois pour faire obstacle à la volonté de certains parlementaires, français et européens, relayant les intentions peu louables de plusieurs lobbies industriels, de ne pas exclure nommément les journalistes de la directive européenne relative au « secret des affaires », inspirée du fameux « secret défense », avec les conséquences judiciaires et pénales que cela aurait impliqué pour les professionnels de l’information.

Un sujet sur lequel nous vous avions interpellé, Monsieur le Ministre, ici même, en janvier 2015, au moment des vœux à la presse et auquel vous avez répondu rapidement et avec efficacité, le jour même. Je tiens à le souligner et à vous en remercier, au nom de la profession.

Cette mobilisation, à vocation démocratique et non pas corporatiste, a permis d’éviter le pire, à en juger par le texte qui devrait être définitivement adopté au printemps de cette année par le Parlement européen, lequel ne fait plus référence aux conditions de l’exercice « légitime de liberté d’information », conformément à notre exigence.

De plus, il offre un début de protection aux lanceurs d’alerte dont les actions ne seraient plus condamnables dès lors qu’elles « agissent dans le but de protéger l’intérêt public général ».

C’est sur cette note d’actualité réconfortante quant à l’efficacité de notre action collective que je conclurai mon propos.

En vous souhaitant, monsieur le Ministre, ainsi qu’à vos proches, à tous les personnels de Bercy, y compris bien sûr aux équipes du SIRCOM et notamment de son service de presse avec lequel nous travaillons régulièrement, avec un mot particulier, vous le comprendrez, à l’adresse de mes consœurs et confrères journalistes que je remercie pour leur présence et leur fidélité, en vous souhaitant donc à tous une très, très bonne année 2016, en tout cas, beaucoup, beaucoup plus douce que la précédente.

Merci à tous.

Serge Marti, président de l’Ajef

« Le marché publicitaire et la communication à l’ère numérique, confronté à une conjoncture mondiale préoccupante » , avec Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe, jeudi 4 février à 08H30

. Une nouvelle crise, notamment technologique, peut survenir

. Le Data et la monétisation de l’information posent la question du partage

. La fraude publicitaire porte sur des centaines de millions de dollars

 

De retour de Davos où se tenait, à la fin janvier, l’édition 2016 du Forum économique mondial, Maurice Lévy a indiqué qu’en marge du thème central de la manifestation, la 4ème révolution industrielle en cours, les discussions ont aussi porté sur l’éventualité d’une nouvelle crise née de l’effondrement du prix des matières premières et du pétrole (avec des surcapacités qu’on ne peut absorber, les investissements excessifs réalisés dans le secteur du gaz et du pétrole de schiste) et d’autres inquiétudes de nature géostratégique.

En effet, la Chine et le Brésil sont aussi des sujets de préoccupation. Mais, souligne le président du directoire de Publicis Groupe, le danger peut venir aussi de la révolution technologique en cours et de ses conséquences « douloureuses », en matière d’emplois bien sûr, mais aussi de stratégie des entreprises. D’où l’obligation, pour Publicis, de suivre de très près les évolutions du marché et des produits, ce qui l’a conduit à réunir 350 cadres du groupe dans la Silicon valley à l’automne 2015 avec mission « de confirmer ce qu’on savait déjà ». Mais aussi d’anticiper les changements à venir au regard des quelque 100 TRILLIONS de dollars qui, d’après une étude d’Accenture, devraient être injectés dans l’économie mondiale, d’ici à 2025 au titre de la révolution numérique, les entreprises devant bénéficier de cette manne à hauteur de 25 trillions de dollars.

« Le risque d’ubérisation nous obsède ; cela peut nous arriver à nous aussi », estime Maurice Lévy, citant l’exemple de Yahoo et même de Microsoft qui, selon lui, est en train de passer à côté de la révolution en cours. Une autre préoccupation à ses yeux, réside dans les Data et la monétisation de l’information qui se développe, sans qu’on sache précisément à qui elle appartient et à qui doivent aller les importants revenus qu’elle génère. « Je pose clairement la question du partage de cette importante source de revenus sous forme de données agglomérées et revendues de la part des grands opérateurs ». Il s’agit là dune « richesse colossale en devenir », explique-t-il. « Par principe, ces données brutes appartiennent à tout le monde et il est normal que chacun en retire la part qui lui revient ».

Il s’est dit également inquiet de la fraude publicitaire qui se développe par le biais de robots virtuels, sous forme d’algorithmes. Ceux-ci cliquent automatiquement sur les e-publicités à partir de plate-formes qui détiennent les profils des consommateurs et qui facturent aussitôt sur la base du « payé à vue » (pay per view ). Une forme de fraude publicitaire qui représente bien plus que les « millions de dollars » avancés par le patron de Publicis. A en croire l’association américaine des annonceurs, ce sont plus de 7 milliards de dollars, au niveau mondial, qui devraient échapper cette année aux professionnels de la publicité.

Maurice Lévy qui pilote Publicis depuis 1987 après avoir succédé au fondateur, Marcel Bleustein-Blanchet, a indiqué qu’à l’occasion du 90ème anniversaire de l’entreprise, célébré cette année, elle organisait en juin prochain une importante manifestation, « VivaTechnology », une sorte de « mini Davos » du numérique mettant en réseau de grandes entreprises, des centaines de start-up et les grands noms du capital-risque. Avec, pour ambition, de faire de Paris, si possible dès 2017, « la place mondiale où on vient rencontrer les innovateurs et les créateurs d’entreprise ».

S.M.